«Par sagesse ou -pour des raisons plus troubles -, par «accommodement de conscience», le législateur a voulu une loi provisoire, ce qui est assez exceptionnel dans notre histoire législative. De même, cette loi a été assortie d'un certain nombre de pétitions de principes, contradictoires avec le fondement même de la loi, ou irréalistes. Certains crient à l'hypocrisie! Peut-être … Mais peut-être aussi, plus simplement, parce que les députés et sénateurs ne sont ni des robots, ni des ilotes, mais des hommes et quelques femmes, qui, dans un tel domaine, ont à accorder des convictions philosophiques, religieuses, politiques, parfois divergentes, à des sentiments où se mêlent le souci de tenir compte de certaines réalités souvent intolérables, et la pression parfois non consciente de cette «volonté de vie» profondément caractéristique de l'espèce humaine, et votent autant avec leur cœur qu'avec leur raison.»
Extrait du rapport de Jean Delaneau relatif à l'interruption volontaire de grossesse, 1979, p. 3
