La loi VEIL à TOURS

CONTEXTE : une situation sanitaire catastrophique

En Touraine comme dans le reste de la France, les témoignages concordent pour évoquer le trop grand nombre de femmes issues des classes moyennes ou populaires, souvent jeunes, qui meurent des suites d'un avortement clandestin. On estime à 300 à 400 par an le nombre de décès consécutifs à des avortements clandestins avant la promulgation de la loi Veil en France.

D'autres en réchappent mais avec des complications sévères, telles qu'une hémorragie, une infection généralisée, une péritonite ou une stérilité définitive due à l'ablation de l'utérus. Tous les membres du corps médical, du plus âgé (Jacques Weill, Serge et Thérèse Raimbault ...) au plus jeune (Michel Neny ...) se souviennent de femmes disparues dans ces conditions. Les plus chanceuses ou les plus fortunées étaient prises en charge sous le sceau du secret dans des cliniques privées où l'avortement était alors dissimulé sous le terme de «curetage pour raison médicale» (Laure Burger-Sierra).


Manifestations et campagnes : Affiche, fonds MLAC, BU Angers, 10AF11


Manifestations et campagnes : Affiche, fonds MLAC, BU Angers, 10AF11

Hauts de Seine, 1973,

Chère Ménie,

[...] toute jeune j'ai connu une petite amie qui était enceinte de deux mois de son beau père sa maman l'a amenée voir des docteurs les docteurs n'ont rien voulu lui faire, et savez vous ce que la jeune fille a fait elle s'est enfermée dans sa chambre et avec une aiguille à tricoter elle s'est percée résultat elle est morte dans d'atroces souffrances [...]

Lièges, 1971,

[...] A mon avis chaque femme devrait avoir le droit de se faire avorter si elle le désire. L'expérience a prouvé que l'interdit ne l'arrêtait pas. et je pense qu'elle ne reçoit pas encore tous les soins que la médecine moderne pourrait lui offrir.
J'adore les enfants et je n'ai pas le bonheur d'en avoir, mais j'estime que tout être humain à le droit à la liberté, inclue d'arrêter une grossesse si elle le désire.
Ma mère est morte des suites d'un avortement après 3 semaines de douleurs atroces ! Fièvre purpurale péritonite. Soignée par mon père, ma grand mère et un médecin qui l'avait avortée peu compétent. La péritonite déclarée on a appelé un spécialiste qui a dit qu'il était trop tard elle a vécu encore 8 jours ayant toute sa lucidité. [...]


Extrait de lettre originale adressée à Ménie Grégoire

Archives départementales Indre et Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948-2005
(66J228 : avortement)


Extrait de lettre originale adressée à Ménie Grégoire

Archives départementales Indre et Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948-2005
(66J228 : avortement)