MLAC - ATLAC - Planning Familial
- - Bulletins, revues et journaux : Bulletin radio MLAC, 1979, fonds MLAC, BU Angers, 10AF17 - [23 éléments]
- - Carte d'adhérente et extrait de la charte du MLAC, 1975, fonds MLAC, BU Angers, 10AF5 - [2 éléments]
- - Hôpitaux : Informations sur trois cliniques anglaises autorisées à interrompre des grossesses, 1975, fonds MLAC, BU Angers, 10AF12 - [2 éléments]
- - Affiches MLAC, photographies personnelles de Philippe Paganelli, Tours - [3 éléments]
- - Affiches, brochures, livres, films etc. : Liste du matériel et adresses pour se le procurer, fonds MLAC, BU Angers, 10AF8
- - Affiche du film Histoires d'A, fonds MLAC, BU Angers, 10AF15
- - Manifestations et campagnes : Affiches, chansons et pétition, 1974-1983, fonds MLAC, BU Angers, 10AF11 - [10 éléments]
- - Bulletins, revues et journaux : Dessin, 1976-1984, fonds MLAC, BU Angers, 10AF17
- - Lieux de femmes (Paris) : Carte postale, 1982-1986, fonds MLAC, BU Angers, 10AF36
- - Photographies : 44 rue Losserand, maison où l'ATLAC pratiquait des IVG, Tours - [3 éléments]
- - Photographies : 50 rue Bernard Palissy, maison du Planning Familial, Tours - [3 éléments]
- - Dessins réalisés par Laïla Farah pour les besoins du webdocumentaire - [2 éléments]
- - Couvertures de quelques numéros - [6 éléments]
- - Quelques articles concernant l'IVG - [12 éléments] - Articles provenants de Revue et corrigé n°3 (retapés pour meilleure lisibilité) - [4 éléments]
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- Article : Simone Veil aux VI° assises nationales des sages-femmes à Tours, 1975, Nouvelle République du Centre-Ouest, fonds Delaneau, BU Médecine, Tours
Simone Veil aux VI° assises nationales des sages-femmes à Tours, 1975, Nouvelle République du Centre-Ouest, fonds Delaneau, BU Médecine, Tours
Prev NextArticle : 500 sages-femmes en congrès national à Tours, 1975, Nouvelle République du Centre-Ouest, fonds Delaneau, BU Médecine, Tours
Prev NextArticle : Au CHU de Tours, la création d'un service spécial pour les avortements est décidée, 1975, Nouvelle République du Centre-Ouest, fonds Delaneau, BU Médecine, Tours
Prev Next - - Article : À Tours, bataille pour la direction du centre d'IVG, 1979, Quotidien du Médecin - Article : Le professeur Soutoul et l'avortement, 1979, Quotidien du Médecin - Article : Tours, le mandarin rit jaune, 1980, L'Unité [PDF] - Délibéré du procès intenté par des membres du CIVG de Tours au professeur Soutoul pour diffamations, acquittement du professeur, 1980 [PDF] - Dessin : Jean-Henri Soutoul par Laïla Farah
- - Article : Positions sur l'avortement, 1973, Population et Avenir, fonds Delaneau, BU Médecine, Tours - [5 éléments] - Contestation : Tracts anti-IVG, 1973, Fonds MLAC, BU Angers, 10AF14 - [2 éléments] - Rapport de l'Assemblée Nationale fait au nom de la commission des affaires culturelles , familiales et sociales sur le projet de loi relatif à l'IVG par Jean Delaneau, 1979 [PDF]
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- 66 J 210 : Education sexuelle
1973, Blois Chère Ménie, Cher docteur. Bravo pour votre émission sur l'éducation sexuelle. Que de tabous tombés. J'ai 51 ans, mon mari 55, mariés depuis 31 ans. sans aucune éducation sexuelle bien entendu. Pas même pour les règles. C'est vous dire. Nous étions vierges tous deux. Mon mari avait juste lu "au seuil de l'amour". Il est instituteur libre. Certes nous avons eu 4 enfants quand même. Il y a 2 ans, notre fils aîné (29 ans à l'époque) nous a envoyé une lettre nous disant toute sa rancœur qu'il avait envers nous, surtout pour son éducation sexuelle. Que vouliez-vous qu'on lui dise, puisque nous mêmes nous ne savions rien. Certes, j'avais essayé de me mettre au courant, il y a quelques années, en allant, seule, à des réunions du planning familial. Le plus dur était d'en parler à mon mari. Il pensait bien faire en se contentant de la méthode Ogino. Au reçu de cette lettre, nous avons bien pleuré et nous nous sommes mis à réfléchir. Entretemps notre fils nous a passé "connaissance sexuelle de l'homme" et "connaissance sexuelle de la femme" de Noël Lamare. Que de découvertes ! Depuis près d'un an j'achète "Parents". Quelle révélation de voir un couple nu enlacé. J'ai osé la première. Depuis vos émissions, je dialogue avec mon mari, nous nous sommes enfin ouverts l'un à l'autre. Petit à petit les tabous tombent. Mon mari a encore quelques difficultés, vu son éducation religieuse. Comme une femme mariée, j'apprends à découvrir le corps de mon mari, j'ose enfin toucher sans dégoût et sans honte ses parties génitales, j'arrive à prendre des initiatives et j'apprends à mon mari tout ce qui peut me faire plaisir. Il est tout étonné de découvrir tout ce qu'une femme peut ressentir. Ce n'est pas parfait, mais ça vient. Grâce à ce bonheur j'ai perdu 6 kilos, mes cheveux blancs s'atténuent, mes règles reviennent plus abondantes. Un autre miracle s'est produit samedi dernier. En cherchant dans une librairie un livre à offrir à maman, mes yeux sont tombés sur "la sexualité féminine" de Robert Chartham. C'est clair, compréhensible et bien expliqué. C'est enfin ce que je cherchais. Je le laisserai traîner sans honte afin que notre plus jeune en prenne connaissance le jour où il le désirera, avec l'espoir qu'il rende heureuse celle qui sera l'élue de son cœur. Vous avez bien raison de le recommander à tous. Encore merci pour tout et ce que vous nous apportez. Le docteur s'exprime très bien. Nous en parlons quelques fois avec une voisine, mère de 7 enfants. Depuis 4 ans, elle prend la pilule et ne s'en porte pas plus mal, bien au contraire. Il en est de même pour une autre, mère de 10 enfants. Pour moi, le gynécologue ainsi que mon médecin traitant, ne me l'ont pas conseillée vu mon âge. Mais maintenant je m'en fiche, je veux vivre en amante, puisque j'ai le bonheur d'aimer mon mari et qu'il m'aime. Avant, je n'étais jamais complètement disponible, mon esprit était ailleurs en train de calculer si la date pouvait convenir. Que de souffrances morales une femme peut ressentir lorsqu'elle craint d'être à nouveau enceinte. J'ai eu 4 enfants dont 1 aveugle née sans yeux, et 7 fausses couches non provoquées bien entendu, vu nos convictions religieuses. Les jeunes de maintenant pourraient vivre très heureux s'ils le voulaient et s'ils savaient. Amitiés à tous deux, avec ma profonde reconnaissance.
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 210 : Education sexuelle
Prev Next1971, Seine Maritime Chère Madame. Déjà maman de 3 enfants de 6 ans, 5 ans, et 18 mois, ayant moi même 35 ans, et ne désirant pas la venue d'un quatrième est-il exact qu'en Belgique ou en Suisse l'avortement (qui est peut-être aux yeux de certains immoral) est chose légale ? et pratiqué aussi bien sur les citoyennes de ces pays ou françaises ? Dans la positive, et si cela vous est possible, possédez-vous une adresse de clinique sérieuse ? Croyez-moi, une réponse par courrier me ferait plaisir. En vous remerciant par avance, je vous prie d'agréer Madame, l'expression de mes sentiments distingués.
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 228 : Avortement
Prev Next1971, Pas de Calais Madame Grégoire Ménie J'ai entendu l'émission que vous faites chaque jour à 3 heures celle de vendredi 17 septembre où l'on vous disait qu'une jeune fille était morte parce qu'elle s'était faite avorter. Si des parents laissent la liberté à leurs enfants sachant qu'ils fréquentent depuis 2 ans c'est qu'ils savent à quoi ils s'exposent car de nos jours les fiançailles ne doivent plus durer une éternité. Et la jeune fille qui se faisait avorter savait très bien qu'elle commettait un crime vu qu'elle enlève la vie à un enfant. Elle a eu son châtiment. D'autre part Mme Ménie je voudrais savoir combien l'on vous paie pour l'usure de votre langue car vous devez être bien payée comme charlatane. Vous devriez passer dans les écoles et prescrire la fameuse pilule aux gamines de 13 ans en leur disant allez-y mes petites c'est la vie profitez-en quand vous vous marierez vous en aurez essayé des verges vous saurez qu'il y en a de toutes les tailles et le malheureux jeune homme qui vous épousera saura que vous êtes experte en amour facile [...] Vous devez en connaître un rayon vous ce n'est certainement pas votre mari qui a eu votre pucelage A quel âge l'avez-vous perdu ? Votre place d'assistante sociale allez l'exercer dans les hospices là plus besoin de pilules. Allez réconforter les vieillards vous ferez mieux avec votre langue que d'argent gaspillé pour payer une femme et ses assistantes pour faire la réclame de la pilule. Votre mari en fabrique sans doute. Ah si vous l'aviez connue cette fameuse pilule il y a 20 ans vous n'auriez pas eue 3 enfants (c'est dommage). Vous ne serez pas grand mère car si vous donnez la pilule à vos filles et belles filles où si vous leur conseillez l'avortement tout ira bien. Dans vos prochaines émissions quand vous parlerez pilule sachez qu'un auditeur vous écoute avec des amis et qu'il ne vous porte pas en triomphe car si un jour il se marie ce sera avec une vraie femme fille pas avec une passoire où toutes les verges ont dégorgées. Oui Ménie va soulager les vieux porte leur l'argent que tu gagnes sans sueur tu feras beaucoup mieux bon nombre de mes amis à 3h ferment leur radio tu es un rasoir.
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 228 : Avortement
Prev Next1971, Paris Ménie je vous écoute très souvent, le plus souvent possible. j'aime beaucoup les discussions en public comme celle de lundi 10 mai sur l'avortement. A mon avis, c'est toujours trop court. Une chose cependant n'a pas été dite sur ce sujet. Une femme enceinte ne désirant pas son enfant est prête à se mettre entre n'importe quelles mains susceptibles de la délivrer de son "cauchemar". Tous les risques, toutes les histoires, plus ou moins horribles racontées sur ce sujet ne l'arrêteront pas. Je le sais parce que je l'ai vécu. La peur vient après. Je suis pour l'avortement libre, pour que toutes les femmes qui se trouvent en difficulté puissent s'adresser à quelqu'un de compétent avec un minimum de risques. Toujours à propos de cette émission j'ai bien du respect et de l'admiration pour cette dame gynécologue et la façon dont elle comprend son métier. Je me suis fait vertement remettre en place par un gynécologue à qui je demandais des conseils sur les contraceptifs. J'ai pensé être tombée sur un original et bien pas du tout, deux autres jeunes femmes ont eu droit au même genre d'aventure. Il semble que ces messieurs n'acceptent pas de vous faire partager leur précieux savoir qu'à partir de quatre ou cinq enfants. J'ai heureusement trouvé une femme à qui m'adresser mais je suis certaine que des femmes sont sorties du cabinet de ce "médecin" avec un sentiment de culpabilité et qu'elles n'oseront plus s'adresser ailleurs. Un grand merci Ménie pour tout ce que vous êtes.
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 228 : Avortement
Prev Next1971, Paris Chère Ménie Oui, l'avortement doit être libre ! Pour la simple raison qu'il est parfaitement accessible à toute femme disposant de bons tuyaux et de l'argent nécessaire pour se "l'offrir". Tandis que parallèlement, les malheureuses "paumées" sont obligées de s'en passer ... dans des conditions pénibles ou minables. J'appelle ça une insupportable ségrégation ; et contre cette ségrégation je m'insurge. Et ma famille aussi. Et qu'on ne nous exagère pas les désastres mentaux résultant d'un avortement ; inversement il ne manque pas de cas au moins aussi pénibles dans des ménages et chez des femmes qui ont dû supporter leur grossesse et assumer leur enfant. Et que dire de l'effroyable clandestinité des faiseuses d'anges. Vraiment, Ménie, tout au fond de votre cœur ... ?... Quant aux bonnes âmes qui seraient si heureuses de voir punir les femmes qui se font avorter ... ! Moi, Ménie, il en est que je décorerais ... ! Oui ou non, sommes nous en démocratie ? Et au vingtième siècle encore. J'ai 58 ans, mon mari 60, ma charmante belle fille, 30, notre fils 34, et ce sujet brûlant nous passionne, nous sommes tous les quatre d'accord. L'avortement est un mal nécessaire ; voila comment je réponds à votre appel pour votre réunion de Strasbourg. Bien à vous, Ménie.
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 228 : Avortement
Prev Next1971, Lyon Chère Ménie Je ne suis ni pour, ni contre (cela m'est arrivé). L'avortement est l'affaire du couple. Ils ont le droit de réparer une bêtise par une bêtise plus grosse encore. Mais, l'avortement "libre et gratuit" serait un cadeau fait à l'irresponsabilité masculine. Ainsi les hommes n'auraient plus besoin d'aider la femme et de participer aux frais de l'avortement, de réparer la bêtise qu'ils ont faite à deux. De même que la pilule leur permet de ne plus s'acheter de capotes anglaises, de même l'avortement libre et gratuit leur évitera les soucis qu'ils ont (ou devraient avoir) de responsabilité envers leur partenaire. Je crains bien que les hommes ne finissent par considérer la femme que comme un récipient, et qu'ils ne se soucient pas plus des rapports avec elle, que de ceux qu'ils peuvent avoir avec une prostituée ou avec une poupée gonflable qu'on vend dans les sex-shops. De toute façon tout ce qui diminue la responsabilité humaine dans l'amour conduit à la déchéance de l'amour. Meilleures amitiés.
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Prev Next1971, Paris Chère Ménie Tant que la contraception sera une méthode incertaine je reste du côté des femmes qui réclament l'avortement libre et inconditionnel. Aucun homme d'état, ni d'église n'a le droit de contrôler ce qui se passe au fond des utérus. Les femmes du manifeste ont été courageuses. Il est cependant regrettable qu'y figurent trop de noms d'actrices. Ah si toutes les "honorables bourgeoises" qui se font avorter en douce, nous témoignaient la même franchise ce serait bien plus efficace. La vocation maternelle n'est pas aussi généralisée que l'affirment les moralistes et nombre de femmes qui n'ont aucun penchant pour l'enfant, peuvent être utiles et agréables à leurs semblables, en dehors de la maternité. Il vaut donc mieux être une bonne actrice qu'une mauvaise mère. N'ayant pas le besoin de l'enfant, je me suis fait avorter 7 fois. Je n'en éprouve ni regret, ni remords, ni troubles de santé ; et je n'ai nul complexe de culpabilité ! J'eusse été coupable en laissant naître des enfants auxquels je n'aurais donné qu'indifférence. Avorter n'est pas un crime. Un fœtus n'est pas un être humain à part entière car son encéphale ne fonctionne pas. Je pense qu'un fœtus en évolution, au plus caché de mes entrailles, m'appartient entièrement. A moi de décider si il se développera ou non, de même que je puis décider de me suicider ou non sans la permission de qui que ce soit. Que d'histoires autour d'un fœtus inconscient et insensible ! alors qu'on enverra sans vergogne dans 25 ans, ces mêmes fœtus (évolués en hommes) pour se faire tuer sur un champ de bataille, en pleine conscience, avec toutes les possibilités de souffrance physiques et mentales. Quel altruisme ! A Strasbourg un homme a dit : "dans l'amour on est deux c'est donc à deux que l'avortement doit être examiné" D'accord et le couple doit décider avant quelle sera sa position. Remarquons cependant que si dans l'amour on est deux, dans la grossesse on est une et que seule, la femme va pâtir, souffrir peut être, renoncer à sa vie normale, devenir hideuse et que seule encore, la femme connaîtra la misère et la laideur de l'accouchement, acte qui l'apparente aux bêtes. Enfin suprême argument : la démographie menaçante dont la pression nous étreint. Si les femmes indiennes s'étaient fait avorter depuis 30 ans, il n'y aurait pas l'horreur du Pakistan. Et sachons que les "bonnes chrétiennes" qui font 6 ou 8 enfants, préparent dans l'inconscience les futurs massacres planétaires. Hors de la contraception, qui n'est pas au point, il nous reste cette alternative : massacre de fœtus ? on massacre des hommes ? Quel est le moindre mal ?
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 228 : Avortement
Prev Next1971, Liège Bien chère Madame Ménie, Je vous ai écoutée hier et j'ai déjà mis vos conseils en pratique et je m'en trouve très bien ! Vous faites une œuvre formidable j'espère que le Directeur s'en rend compte. Vous avez demandé notre opinion sur l'avortement. A mon avis chaque femme devrait avoir le droit de se faire avorter si elle le désire. L'expérience a prouvé que l'interdit ne l'arrêtait pas. et je pense qu'elle ne reçoit pas encore tous les soins que la médecine moderne pourrait lui offrir. J'adore les enfants et je n'ai pas le bonheur d'en avoir, mais j'estime que tout être humain à le droit à la liberté, inclue d'arrêter une grossesse. si elle le désire. Ma mère est morte des suites d'un avortement après 3 semaines de douleurs atroces ! Fièvre purpurale péritonite. Soignée par mon père, ma grand mère et un médecin qui l'avait avortée peu compétent. La péritonite déclarée on a appelé un spécialiste qui a dit qu'il était trop tard elle a vécu encore 8 jours ayant toute sa lucidité. Recevez, chère Madame Ménie, l'assurance de mes sentiments cordiaux.
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Prev Next1972, Moselle Bien Chère Ménie, Ecoutant toute les après-midi votre émission je vous admire et très d'accord avec vous sur tout les sujets. Mais ici je viens vous exposer un très grand problème qui concerne ma fille elle a reçu 21 ans au mois de ce janvier mais elle a fait une faute elle se trouve enceinte de 3 mois et elle me fait des tours elle veut se suicider les gynécologues où je suis allé ne veulent me donner aucun conseils pour la faire avorter aussi elle ne supportera son état vu que le garçon c'est un militaire qui est parti à Djibouti sans laisait d'adresse. Je viens solennellement vous demander de m'aider s'il vous plaît en me faisant savoir des adresses de docteur pouvant avorter [prénom de la jeune fille] je sais que vous avez des relations qui pourrait vous renseigner je sais excuser moi que je vous demande beaucoup mais soyez notre guide. Je compte sur vous Mille fois merci : avec mes remerciements pour votre gentillesse de m'aider recevez madame Grégoire mes respectueux hommages ps : je ne suis pas moderne car j'aurais du lui donner des pilules. Enfin c'est de ma faute je le confesse. J'attends de vos nouvelles avec beaucoup de patience bientôt de vous lire je vous embrasse bien amicalement, je vous enverrais de l'argent par la suite vous me dites votre note.
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Prev Next1972, Haute Garonne Ma chère Ménie, Vous êtes la seule personne qui peut m'aider. Voilà : j'ai une petite fille de 3 mois et je suis à nouveau enceinte d'un mois. C'est pour moi dramatique car je n'ai déjà pas la maturité nécessaire pour élever un enfant, alors 2, et coup sur coup, c'est catastrophique. Quant à mon mari il est encore plus gosse et inconscient qu'un gamin de 16 ans. Pourtant il en a 24 (moi 22). Je regrette ce mariage car il ne m'a rien apporté (si ce n'est un enfant) et pourtant j'aime mon mari. Mais lui m'aime t-il ? Un homme qui fait 2 enfants l'un à la suite de l'autre à sa femme l'aime t-il ? J'avais pourtant confiance en lui. 1 fois cela peut être un accident. Mais la 2e c'est du "jemenfoutisme". Ma vie est un enfer. Faire l'amour me dégoute maintenant. J'ai horreur des nuits. C'est pourquoi pour remédier à ça j'ai décidé de me faire avorter. En Suisse ou en Angleterre puisqu'il faut reconnaître que ces pays sont à mon avis plus civilisés que notre France. Je vous demande à vous et votre assistante sociale de me donner l'adresse d'une clinique pratiquant l'avortement. J'avais lu un article à ce sujet sur une clinique à Londres, mais j'ai perdu le magazine. Bien entendu mon docteur ne veut pas m'aider, alors je vous en supplie ne m'abandonnez pas vous. Répondez moi vite car le temps qui passe ne m'avantage pas. Je vous en supplie, aidez-moi. Merci de tout cœur. Mon mari me laisse libre de me faire avorter ou non.
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Prev Next1973, Paris Madame Ménie, Je viens vous apporter mon témoignage personnel sur l'avortement. Je me suis mariée à 16 ans et j'ai vécu 6 ans d'enfer avec mon mari. Il avait tous les vices possibles et imaginables, coureur, alcoolique brutal et d'une méchanceté incroyable. Nous avons eu un enfant au début de notre mariage, que j'avais fortement désiré pensant qu'il nous unirait davantage. Je me suis fait avortée dix fois Ménie, durant ces six années, préférant la mort à un enfant d'un homme que je m'étais mis à détester, et je peux vous jurer que je me serais suicidée si je n'avais pu me faire avorter. Si vous saviez la souffrance morale d'une femme qui se sait enceinte et qui ne veut pas de cet enfant, je ne parle même pas des souffrances physiques ça n'est rien à côté, car vous devez vous douter que ce faire avorter n'est pas une partie de plaisir, mais le plus terrible c'est moralement. Les gens qui se disent contre l'avortement et j'en connais des quantités autour de moi, ne sont surement pas passer par ces moments là J'ai personnellement des amis contre, et quand je les entends discuter sur ce sujet je préfère ne pas me mêler à leurs discussions, c'est un cercle fermé et hostile et j'ai l'impression qu'il me jugerait comme une criminelle si il savaient. J'oubliais de vous dire que mon mari m'interdisait de prendre la pilule et inutile d'essayer de la prendre en cachette, car ayant essayé une fois, je ne tenais pas à recommencer. Voici maintenant deux ans que je suis divorcée et prête à nouveau à me remarier avec un homme très gentil et que j'aime, et je serais la plus heureuse des femmes d'avoir un autre enfant avec lui.
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Prev Next1973, Hauts de Seine Chère Ménie, Toute jeune j'ai connu une petite amie qui était enceinte de deux mois de son beau père, sa maman l'a amenée voir des docteurs les docteurs n'ont rien voulu lui faire, et savez vous ce que la jeune fille a fait elle s'est enfermée dans sa chambre et avec une aiguille à tricoter elle s'est percée résultat elle est morte dans d'atroces souffrances [...]
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Prev Next1970, Essonne [en haut à gauche] : excusez-moi pour les tâches, j'ai pleuré. Je n'ai pas eu le courage de recommencer. 19 mars Madame Ménie Grégoire Depuis le début de vos émissions, vous avez aidé beaucoup de personnes. Mais je ne sais pas si vous pouvez quelque chose pour moi. J'ai 35 ans. Je suis mariée depuis 13 ans. J'ai eu 4 enfants en 4 ans, ensuite 2 avortement. Le premier s'est bien passé mais pour le 2e 4 mois plus tard, je me suis retrouvée à l'hôpital avec plus de 40 de fièvre. On m'a fait des transfusions. Je m'en suis sortie. Je suis rentrée chez moi très faible mais avec 4 enfants pas question de convalescence. Surtout que mon mari était très souvent en déplacements. J'ai demandé à mon gynécologue ce qu'il fallait que je fasse pour ne plus avoir d'enfants que ce n'était pas possible de continuer ainsi. Il m'a répondu "il n'y a rien d'efficace". Deux ans plus tard je me suis retrouvée enceinte. Quand je suis allée à la dernière visite prénatale, (en accord avec mon mari) j'ai demandé une ligature des trompes le médecin a refusé. Il parait que c'est interdit sauf pour les personnes ayant eu 3 césariennes au moins. Ma petite fille a 23 mois elle est adorable on ne peut pas leur en vouloir. Mais depuis sa naissance, je craignais de me retrouver dans le lit conjugal. Et pourtant j'ai aimé passionnément mon mari. Je n'ai d'ailleurs jamais eu envie de le tromper. Il était inquiet de ma frigidité. Nous avons donc pensé au stérilet. Mais voila que 2 médecins que j'ai vu l'un après l'autre me l'on déconseillé ; il parait qu'il ne reste pas en place ou qu'il cause des hémorragies et qu'il y a aussi des bébés-stérilet. Et je me suis laissé influencer. Mais j'ai eu peur de la pilule autour de moi et même dans ma famille beaucoup de personnes ne l'on pas supporté. Et voila que c'est la catastrophe je me retrouve enceinte et ça je ne pense pas, je ne pense plus le supporter, ce n'est pas possible, c'est au dessus de mes forces. Les enfants que j'ai je les aime. Je fais le maximum pour eux, 5 enfants c'est déjà beaucoup un de plus ce n'est pas possible surtout que j'ai des grossesses impossibles j'ai des vomissements du 1e au 9e mois alors la semaine dernière j'ai tenté un avortement. Mais j'ai une hémorragie que le médecin a arrêté avec des piqûres ça n'a rien changé à mon état. Je sais que je ne devrais pas, ma vie appartient à mes enfants. Et pourtant je recommencerai à moins que vous puissiez m'aider. Peut être pourriez-vous m'indiquer une gynécologue qui comprendrait. Pour la première fois de ma vie je suis vraiment désespérée. Et pourtant je n'ai pas toujours été gâtée. D'avance je vous remercie.
Archives départementales d'Indre-et-Loire, Fonds Ménie Grégoire, 1948 - 2005 66J176 - 286 : lettres classées par thème, 1967 - 1983. - 66 J 228 : Avortement
Prev Next1973, Reims Madame, Je viens un peu tardivement, sans doute, témoigner au sujet de l'avortement et de la contraception et vous dire mon indignation quant à l'attitude de l'ensemble des médecins vis à vis du troupeau que nous formons à leurs yeux, nous les femmes, bien peu respectées, jamais, absolument jamais secourues sauf en cas extrême, lorsque l'avortement provoqué a fait place à l'infection et à des douleurs épouvantables. Je me suis mariée à 19 ans sous le signe de la grossesse, bien malade, ne pesant que 41 kilos, rejetée et pour cause, par mes parents, je me suis retrouvée enceinte trois mois après la naissance de mon fils. N'ayant pas droit à l'aide familiale [...] atteinte de scoliose, en proie aux vomissements [?] qui durent chez moi de cinq à six mois, quelquefois plus, je me suis rendue chez mon médecin, avec mon mari, le supplier de tenter quelque chose pour interrompre cet état de chose (grossesse). Il m'a répondu, ce qui d'ailleurs n'a jamais changé à savoir qu'il fallait l'accord de trois médecins etc. etc. ... Sur ce, série de piqûres (bien inutiles) et c'est à ce moment que j'ai fait usage avec la décision de mon mari également de moyens personnels (poire à lavements remplie d'eau savonneuse) où l'hygiène hélas faisait passablement défaut. En six ans je me suis trouvée enceinte huit fois. J'en ai conservé un fils et cinq ans plus tard une petite fille. J'ai dû me faire avorter six fois, toujours par le même moyen puis chaque fois, lorsque c'était fini, visite du médecin qui m'ordonnait soit une série de piqûres soit un petit traitement pour me remonter. Plusieurs médecins sont venus, sachant très bien de quoi il s'agissait, ils ont fermé les yeux. Je me suis épuisée, puis le cauchemar s'est arrêté durant 13 ans. J'ai cru qu'enfin c'était le bonheur. Hélas à 39 ans nouvelle grossesse et cette fois les moyens employés s'avéraient inutiles. J'ai lutté durant plusieurs jours puis j'ai perdu du sang et l'infection s'est produite avec une forte fièvre. Il a fallu m'hospitaliser d'urgence. Lorsque j'ai répondu à la question du gynécologue que cela avait été provoqué [...] il m'a quitté, me laissant seule avec mon désarroi. Je l'ai supplié de faire quelque chose ensuite. Il m'a répondu vaguement que les contraceptifs n'était pas merveilleux et puis il a préféré passer à autre chose. A 41 ans deux nouvelles grossesses à trois mois d'intervalle. Même attitude du médecin et du gynécologue. Nouvelle arrivée lamentable en clinique et c'est enfin et pour la dernière fois que j'ai pris l'avion pour Londres après analyse (au risque de me faire pincer lors d'un contrôle de police) , joli bilan n'est ce pas ? Enfin grâce à un médecin parisien (femme) qui m'a fourni l'adresse à Londres et les premières ordonnances pour la pilule je reprends pied et assurance. Il est temps après 23 ans de mariage. Depuis je vais consulter un jeune médecin qui enfin est nettement pour cette solution (dans ma ville). Je dois vous dire, Madame, que j'habite une ville assez importante. J'ai consulté environ quatorze médecins et gynécologues. Je leur ai demandé à n'importe quel prix de m'opérer, après les curetages on l'a dit : "dans quelque temps, trois semaines environ, on fera quelque chose pour vous" mais dans trois semaines le drame recommence. Mon mari n'attendra pas ce délai. J'ai tout connu durant ces joyeuses années. Souffrances physiques et morales en tous genre séjours en chambre noire durant mes grossesse, perfusions. Refus systématique des médecins mépris profond de certains. On m'a prédit chaque fois une césarienne. Aucune aide. Découragement du mari, scènes de ménage, frigidité, dégoût profond de l'acte sexuel. Sourires ironiques et mépris de certaines personnes me considérant comme un être de basse condition morale. Comment m'en serai-je sortie avec onze enfants [...] Durant des mois je n'osais plus mettre les pieds dans une église, je me sentais rejetée de toutes part, du moins en avais-je la sensation. J'ai vécu des années épouvantables dont je me remets difficilement. Madame, au nom de toutes les femmes qui ont plus ou moins connu ce genre de choses je vous adresse une multitude de remerciements car vous êtes la première, la plus importante pour défendre vos semblables. Vous seule pouvez nous rendre d'immenses services grâce à la radio et nous permettre enfin de nous expliquer, nous qui sommes tellement considérées comme des pestiférées par la société qui nous entoure. Je souhaite que dans les plus brefs délais aucune femme ne puisse bêtement attenter à sa vie et que l'usage de la pilule ne soit plus une chose défendue ou considérée à tort comme telle, que l'on s'imagine comme tel. Dans certaines pharmacies il n'est pas très agréable de présenter son ordonnance, ces messieurs n'apprécient pas, bien souvent, Toujours les hommes et leur coup d'œil n'est pas toujours très aimable. Encore un grand merci, madame. Meilleurs sentiments.
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Prev Next1973, Indre Madame, Je suis souvent votre émission [...] Aussi devant un grave problème ! qui se passe pour ma femme et moi même, je viens vous demandez si vous pouvez me renseigner. "Je m'excuse Madame de vous écrire, mai n'ayant pas le teléphone, je ne puis faire autrement ; voici notre cas ! ma femme à 23 ans moi même j'ai 34 ans ; nous avons une fille de 21 moi et une autre de 5 mois. Et voici que ma femme se trouve de nouveau enceinte ; et nous ne voulons et pouvons pas avoir d'un troisième enfant. Nous sommes de simples ouvriers, et en ce moment avec déjà deux enfants, les fins de mois sont très difficiles. Ma femme est prête à tout pour ne pas avoir cette enfant ; et j'ai vraiment peur qu'elle fasse une bétisse. Nous voudrions savoir, si toutefois pour résoudre nos problèmes ; vous pouvez nous donner l'adresse d'une clinique à Paris où ailleurs ; nous avons entendu qu'en suisse l'avortement était plus courant ! est-ce exact ... Nous vous serions très reconnaissant Madame, si vous pouvez nous renseigner à ce sujet au plus tôt. Dans votre attente ci joint Madame mes respectueuses salutations.
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Prev Next1973, Marne PS : pourquoi ne lisez-vous jamais à votre émission des lettres de ce genre ? [sur le côté de la lettre] : qui que tu sois, maman, merci ! Madame, (si du moins vous croyez mériter ce nom) j'ai entendu par hasard votre opinion sur l'avortement et l'abandon. Je suis une enfant trouvée et je remercie ma mère d'avoir eu au moins le geste de me laisser la vie, même si elle a du m'abandonner par la suite. Je suis actuellement enceinte de 3 mois et je pense dire qu'en entendant ces propos hideux j'ai entendu mon enfant crier dans mon ventre au nom de tous les gentils et pauvres petis fœtus qui finissent à la poubelle. Si les gens sont malheureux ils n'ont qu'à se suicider, mais ne prenez pas la responsabilité de les tuer avant de leur demander leur avis. Méfiez-vous un jour de ne pas payer pour tous les bébés qui par vos conseils ont péri de la main même de leur mère. Mon enfant dans mon ventre vous accuse.
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Prev Next1978, Val de Marne Chère Ménie Grégoire Merci pour vos émissions que j'écoute tous les jours à 14h et 15h. J'ai 22 ans, mariée, et quatre enfants. Une fille de 4 ans, une fille et deux garçons de deux ans (des triplés). Je suis enceinte d'un cinquième enfant, depuis le début de ma grossesse, je fais des hémorragies. J'ai été hospitalisée d'urgence, j'étais enceinte de deux mois et demi. A l'hôpital après m'avoir examiné, le gynécologue m'a dit tel quel "que j'aurai des problèmes jusqu'à l'accouchement" sans me dire pour quelle raison. J'ai donc pris la décision en accord avec mon mari, de subir un avortement. Aucun médecin n'a voulu me le faire. Je suis donc sortie de cet hôpital j'étais enceinte de plus de trois mois. Je suis allée dans un autre hôpital où l'on m'a passé des examens, et on m'a dit qu'il était trop tard pour pratiquer un avortement. Les résultats des examens ont décelé une faiblesse hormonale. Aucun médecin n'a voulu me certifier que mon bébé serait normal. Je suis enceinte de 6 mois et j'ai peur d'avoir un enfant handicapé. Deux de mes enfants doivent subir une opération, pour rien au monde ils n'iront dans un hôpital.
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Prev Next1979, Calais Madame Je fais réponse à votre émission du mercredi 21 concernant la loi de Mme Simone Veil. Voila le 7 juillet 1978 j'ai fait une ivg comme ils disent dans les hôpitaux, je l'ai [?] fois car j'avais une fille de 7 mois a cette époque et que je ne voulais pas en laisser une de côté pour m'occuper d'un autre, bon comme je vous le disais plus haut je l'ai fait une fois mais pas deux car c'est assez humiliant et que cela ne reste pas anonyme comme l'on dit ; il faut d'abord faire la prise de sang et c'est écrit sur l'ordonnance après il faut aller voir une conseillère familiale et elle doit vous donner un certificat et en même temps tente de vous dissuader. Bon le jour arrivé j'avais rendez-vous à 9h j'arrive donc à l'hôpital et comme cela se passe dans les combles et qu'il faut passer par tout un long couloir je me suis entendue dire sur mon passage "encore une qui est partie se faire nettoyer", j'arrive donc au bureau on prend des renseignements tels que : âge, situation, profession et il faut payer d'avance en argent liquide. Bon je vous écris pour répondre à la correspondante qui disait que cela n'était pas remboursée, je pense vous dire que cela n'est pas remboursée du tout. Vous restez jusqu'au soir 5h et vous ressortez avec une ordonnance avec une entête bien visible de telle façon que vous avez 2 gros yeux ronds de la part du pharmacien. Piqûres de pénicilline pour une somme de 21.000f sans remboursement et qui fait qu'en plus de cela vous avez 3 visites avec le médecin qui pratique 5000f chaque fois sans remboursement ce qui fait pour moi 45000f + 21000f + 15000f = 81000f de ma poche. Je ne trouve pas cela normal car quand cela est fait sous contrôle médical ça devrait être remboursée car vous savez je ne sais pas si il en avait beaucoup qui connaissait le prix avant je crois qu'on reculerait. Dans l'attente d'une réponse recevez Madame Ménie Grégoire mes sentiments amicaux.
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Prev Next1979, Loire Atlantique Madame Ménie Grégoire, Suite à votre émission d'hier jeudi 27 septembre je me permets de vous envoyer cette lettre, ayant moi-même fait faire une interruption de grossesse en juillet dernier. Je suis âgée de 39 ans. 15 ans de mariage, sans enfant n'en désirant pas pour des raisons personnelles. Me trouvant enceinte en juin dernier je me suis décidée en parfait accord avec mon mari de me faire faire une ivg. Parlons un peu de cette chose : elle a été faite dans un centre hospitalier ou j'habite. J'ai été très courtoisement reçue, vraiment mise à l'aise et en confiance, et connaissant le nom du médecin gynécologue pratiquant l'acte. Mais malheureusement je déplore une seule chose, c'est le fait de ne pas être endormie, ce qui laisse un très mauvais souvenir de cet acte. Je souhaite ainsi que mon mari que cette loi soit revotée. Mais avec amélioration ; c'est à dire : anesthésie, car point de vue souffrances c'est terrible (souffrances physiques bien sûr) d'ailleurs beaucoup se trouvent mal j'en est été témoin., et pourtant des femmes qui ont déjà eu plusieurs enfants. En conclusion : pourquoi n'endort-on pas une femme, alors qu'un vétérinaire le fait pour une chienne ?... Alors ... Qu'est ce qu'une femme ? [...] Avec mes remerciements.
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Prev Next1979, Indre et Loire Madame, Je viens d'entendre votre émission de 14h30 le 27 septembre 79. Une personne vous ayant téléphoné au sujet de l'avortement qu'elle avait subie dans de mauvaises conditions. Je veux à mon tour apporter un témoignage contraire à cette dame car je pense que le témoignage de cette dame peut influencer d'autres personnes. Je viens de subir un IVG et je puis vous affirmer qu'il s'est passé dans les meilleures conditions au CHU de Tours. Après avoir mûrement réfléchi avec mon ami, nous avons pris cette décision. Un premier rendez-vous a donc été pris pour un entretien avec un médecin (celui qui a fait l'intervention) il m'a expliqué clairement les différentes étapes de l'avortement 1e la dilatation 2e l'aspiration. On m'a demandé également si je désirais une prémédication (piqûre de valium faite une heure avant l'intervention pour détendre) Le rendez-vous a été pris une semaine après ce jour pour l'intervention. Entre temps, j'ai eu un entretien avec un membre du mouvement pour le planning familial (loi du 17 janvier 1975). Le jour de l'intervention, je suis arrivée 1 heure avant pour permettre de faire l'injection. Mon ami m'avait accompagné et avait eu l'autorisation d'assister à l'intervention. Au cours de l'intervention, le docteur qui est une jeune femme, m'a souvent demandé si j'avais mal et si je supportais. Cela s'est très bien passé et je puis dire que tout le personnel, (aide-soignante et docteur) a été très gentil avec moi et très accueillant avant, pendant et après l'avortement, ce que je trouve très appréciable dans un pareil cas car un avortement est toujours pénible moralement et physiquement mais fait dans de bonnes conditions, il est très supportable. A aucun moment, je n'ai eu l'impression que l'on voulait me punir et que c'était une faute grave que je commettais. Si l'avortement est supprimée avec la loi revotée le 20 novembre, les avortements clandestins recommenceront de plus en plus et les incidents seront plus nombreux. Dans les CVIG, il y a une surveillance et compréhension qu'on ne trouve pas dans les avortements clandestins. Peut-être trouvez-vous normal de rendre visite à un médecin et qu'il vous propose sans visite préalable, sans examen de sang, de vous avorter immédiatement. Malheureusement, je puis vous dire que cela arrive fréquemment dans notre ville voisine et qu'il y a malheureusement quelques fois des incidents et ceci est accepté ! Je pense que les femmes doivent être libre de leur corps et faire de celui-ci ce qu'elles désirent mais pas au risque de leur vie.
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Prev Next1979, Val d'Oise Chère Ménie Voila ma modeste histoire. En 48 mariée à 20 ans, vierge, mari 24 ans vierge aussi. Aucune éducation sexuelle pour nous deux : résultat : 4 enfants en 49 - 50 - 53 et 54 [...] Quand il nous fallait des préservatifs, à cette époque c'était toute une histoire et nous étions montrés du doigt, nous habitons un petit pays de 400 habitants. Quand ma fille a eu 10 ans je me suis retrouvée enceinte. Mon médecin m'a dit vous avez 3 mois pour faire quelque chose, mais je ne peux rien pour vous. Je suis allée pleuré auprès d'une sage-femme qui m'a fait payer 1500 et mis une sonde un vendredi matin. Bien entendu fausse couche dans la nuit. J'avais tellement la trouille de me faire prendre car à cette époque c'était la prison, que je me suis pas faite soignée après. Au bout de 3 semaines, infection et totale (opération). J'avais 35 ans. Depuis je suis toujours malade. Aujourd'hui j'ai 51 ans. Je me sens vieille. Ma fille vient de fêter ses 25 ans et j'espère de tout cœur qu'elle aura une autre vie que moi. ! Merci pour vos émissions que j'écoute toujours. Elles nous aident beaucoup. Amitiés.
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Prev Next1979, Aisne Madame, votre émission du 27 septembre m'a littéralement mise "hors de moi". J'ai hélas passé l'âge d'avoir des enfants. Nous avons 3 filles en regrettant tous les deux de n'avoir pu en avoir plus. Mais cette loi, légalisant l'avortement, est une abomination : je souhaite de tout cœur qu'elle soit abrogée. Comment une femme peut-elle "raisonnablement" supprimer une petite vie qui commence en elle et se plaindre, ensuite de ne pas être entourée d'égards. C'est un comble. Heureusement que tout le corps médical n'est pas d'accord.
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Revue et Corrigé de Médecine de Tours (revue écrite par Martin Winckler et une dizaine de camarades étudiants de la faculté de médecine de Tours, 1978-1981)
Centre d'Interruption Volontaire de Grossesse
Procès
Positions sur l'avortement, contestations, impact et évolutions
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Documents issus du Centre des Archives du Féminisme, Fonds MLAC, 10AF, Bibliothèque universitaire d'Angers, Archives départementales d'Indre-et-Loire,
Fonds Delaneau, Bibliothèque universitaire de Médecine de Tours,
Dessins et documents personnels de Martin Winckler, Jacques Bertrand, Laïla Farah et Philippe Paganelli.