L'application de la loi VEIL à TOURS

-Témoignages-

Dans le cadre des manifestations relatives à «La loi Veil d'hier à aujourd'hui» organisées par l'université François-Rabelais de Tours à l'occasion des 40 ans de cette loi, ce webdocumentaire a pour objet de mettre en lumière les circonstances locales de l'application de la loi Veil autorisant l'interruption volontaire de grossesse à partir de quatre grandes thématiques :

- Le contexte politique et social à Tours dans les années 1970,

- La création et le fonctionnement du Centre-IVG de Tours de 1975 à 1981, jusqu'à son intégration dans le service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Bretonneau,

- Les débats éthiques et idéologiques autour de la loi Veil et son impact sur les mentalistés jusqu'à nos jours,

- Des histoires de femmes et d'hommes, qu'il s'agisse des couples affrontant le choix difficile de l'avortement ou de personnes décidant de s'engager pour que la loi soit appliquée.

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L'ensemble des documents (enregistrements sonores ou documents d'archives) qui alimente ce webdocumentaire a été rassemblé dans le cadre de la collecte d'archives orales réalisée au cours du 1er semestre 2015 auprès des acteurs principaux de l'application de la loi Veil à Tours, collecte à laquelle ont participé les étudiants du Master professionnel Patrimoine culturel immatériel du CESR. L'intégralité des entretiens, ainsi que les biographies des personnes interviewées, sont consultables en ligne sur le site Patrimoine de l'Université François-Rabelais

Nous avons d'abord souhaité interviewer les médecins qui ont permis que le premier centre d'interruption volontaire de grossesse ouvre ses portes en août 1975 : Jacques Weill, qui en a assumé la reponsabilité administrative, Thérèse Raimbault, seul médecin gynécologue de la première équipe et membre du Planning Familial d'Indre-et-Loire de même que Jacqueline Vons, Philippe Jusseaume, psychiatre qui assura des vacations au cours de la première année de fonctionnement du centre, mais aussi Léandre Pourcelot qui apporta son aide à ses collègues du Centre-IVG grâce aux techniques de l'échographie naissante qu'il développait au sein du service d'exploration fonctionnelle de l'hôpital Bretonneau.

Une deuxième étape a consisté à interroger des acteurs du nouveau Centre IVG, intégré à partir de 1981 au service de gynécologie-obstétrique du professeur Jacques Lansac, suite au procès qui avait opposé Jean-Henri Soutoul et des médecins du Centre-IVG en 1980, procès dont se souvient très bien Marie-Thérèse Boisgirard qui fut surveillante au Centre IVG de 1978 à 1980.

Michel Neny, Annick Le Floch, Élisabeth Paganelli, Odile Montazeau nous ont chacun apporté un éclairage différent et complémentaire sur la pratique de l'IVG en Indre-et-Loire dans les années 1980 jusqu'au procès retentissant de 1994 qui a opposé la direction du Centre-IVG aux membres d'un commando anti-IVG qui s'était enchaîné à la salle d'opération quelques mois plus tôt.

Enfin, nous avons souhaité replacer dans un contexte plus général les événements évoqués ci-dessus, grâce aux témoignages de Claude Croubois sur Jean Royer, maire de Tours à l'époque des faits, Marc Zaffran, étudiant à la faculté de médecine de Tours dans les années 1970 et militant pro-avortement, puis médecin pratiquant des IVG dans un département voisin, avant de devenir l'écrivain Martin Winckler au moment de la publication de La Vacation, Jacques Bertrand, chef de service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital d'Amboise voisin et Laure Burger-Sierra, sage-femme ayant exercé à l'hôpital de Château-Renault puis en libéral.